Claude Loncle et Loïc François (la Gambille) : Nous travaillons à trouver des solutions pour nous implanter durablement dans le quartier.

[Nous avons souhaité connaître la situation de la Gambille. Claude Loncle, Président du Directoire, et Loïc François, Directeur Général ont bien voulu répondre à quelques questions.

Quelle est la structuration juridique La Gambille ?
La Gambille est une SA coop à Conseil de Surveillance et Directoire. Le Conseil de Surveillance est constitué de consom’acteurs, élus par l’ensemble des sociétaires de la Gambille.
Ces personnes choisissent de contribuer aux orientations de la vie de l’entreprise.
Le Conseil de Surveillance nomme l’équipe dirigeante, Président du Directoire et Directeur Général, afin d’assurer une bonne gestion, dans le respect d’une agriculture biologique de qualité et en cohérence avec les valeurs d’équité commerciale et d’implication des consom’acteurs du réseau Biocoop.

Combien y a t'il de salariés ?
Il y a 67 personnes qui travaillent actuellement dans les 4 magasins du Centre-ville, de Robien, Plérin et Trégueux ainsi que dans les services administratifs.
Leurs expériences et profils très divers sont une des richesses de la Gambille car par leurs engagements, leur présence auprès des fournisseurs, producteurs et bien sûr auprès des clients, ils œuvrent quotidiennement à ce que tout à chacun puisse s’alimenter comme il le souhaite, avec une alimentation biologique respectueuse des sols et de l’humain.
Pour le magasin de Robien, il y a 9 salariés permanents.

Pouvez-vous nous dire, comment, vous vous êtes organisés au début de la période de confinement? Organisation, lien avec les producteurs..?
En cette période unique dans notre histoire, le magasin de quartier se porte bien, nous avons eu une augmentation de la fréquentation et surtout une augmentation du panier moyen.
Notre activité principale en alimentation Bio est : l’épicerie, les fruits et légumes, l’ultra frais, le vrac et la boucherie.
Nous avons un rayon en non alimentaire.
Nous avons pu accueillir des producteurs locaux qui nous ont sollicités le temps qu’ils se réorganisent après la fermeture des marchés.
Les sociétaires se sont aussi mobilisés en apportant leur soutien à la Banque alimentaire qui collecte régulièrement dans nos quatre magasins.
Nous lui reversons également une part de notre marge.
Cette entraide est essentielle

Quelle organisation en période de confinement ?
Nous appliquons les préconisations du réseau Biocoop élaborées en lien avec les professionnels du commerce de détail.
Cela a permis de mettre en place toutes les mesures de protection aux caisses et dans les magasins.
Cela n’a pas été toujours simple car le peu de connaissances sur ce virus rendait difficile l’information pour les salariés et les sociétaires..
Nous sommes globalement bien organisés, plus sereins qu'au début, même si bien sûr notre endurance est mise à rude épreuve, et le déconfinement arrive avec son nouveau lot d'exigences.
L’ensemble des équipes s’est mobilisé pour accueillir les clients dans les meilleures conditions de sécurité sanitaire et le réseau Biocoop s’est organisé pour garantir l’approvisionnement malgré des tensions sur certains produits, la farine par exemple. Tout s’est passé au mieux et les remerciements des clients sont une belle récompense.
La compréhension des gens du quartier est exemplaire, nous avons de la part des salariés très peu de remontées négatives.
Les mesures de distanciations et la limitation du nombre de personne dans la surface de vente ont très bien été comprises et acceptées par tout le monde, il est vrai que la météo nous a bien aidé car très clémente sur cette période.
Nous avons besoin du soutien et du sens civique des clients, qu’ils adoptent un comportement respectueux des consignes : port du masque pour parer les risques de rupture occasionnelle de distanciation sociale en magasin dans certains rayons.
Nous avons besoin de leur compréhension car nous ne pouvons plus accepter par exemple les contenants personnels pour les rayons fromagerie ou boucherie.
Ils doivent également continuer à utiliser tous les gestes barrières qui sont une garantie pour leur sécurité et la sécurité des collègues en magasins. 

Quid de l’après ?
Bien sûr nous ne pouvons prévoir l’ampleur des conséquences économiques de cette crise et ce qu’elles vont entraîner pour les choix alimentaires des consommateurs.
Nous souhaitons renforcer les liens avec les sociétaires à travers leur implication dans le Tipi des possibles ou des associations adossées à la Gambille, qui peuvent leur permettre de mener des projets et actions pour la transition écologique et solidaire.
Nous savons tous combien ce changement est aujourd’hui indispensable pour notre avenir à tou.te.s et celui de la planète.
Le magasin de Robien est vétuste et doit évoluer.
Nous travaillons à trouver des solutions pour nous implanter durablement dans le quartier.