21 décembre premier jour de l’hiver…(Billet de Gérard)


 Mon pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver
Mon jardin ce n’est pas un jardin c’est la plaine
Mon chemin ce n’est pas un chemin c’est la neige
Mon pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver …

Ainsi commence une chanson du québécois Gilles Vigneault et voici que nous arrive l’hiver et ses brumes, ses gris, ses blancs. Et je pense à tous ceux qui dans l’hiver qui vient seront loin de leur pays, si loin des leurs et de leur pays bien-aimés dont les paysages et l’affection s’effaceront peu à peu de leur mémoire exilée.

Je pense à celles et ceux qui ont laissé derrière eux leur petite parcelle de savane, de désert, quelque jardin désormais orphelin… Leur chemin futur sera peut-être de neige, de pluie, de grésil, après avoir été chemin de sable, de dunes, de jungle, leur chemin bientôt visible-invisible devant eux dans le brouillard de leur avenir incertain.

Que leur nouveau pays ne soit pas seulement le rude hiver des hommes, dans le froid des cœurs et le gel cinglant de la peur…Qu’il vienne au-devant d’eux des femmes et des hommes, l’esprit ouvert, la main tendue, le regard clair. Avec des gestes et des élans pour réchauffer l’hiver. Que pour eux comme pour nous, Noël soit partout, car nous sommes tous des exilés de l’Amour, de l’Amitié, de la Fraternité…

Ainsi l’hiver qui vient leur serait moins rude, serait moins inhumain à leur encontre et à nos yeux… Que la neige de leur mémoire d’exil tombe à gros flocons frais dans notre regard… Il y aurait Noël partout, en tout coeur, en tout corps, en tout lieu.