Distribution des douceurs : plaisir des rencontres

Comme chaque année, des bénévoles du CAR vont à la rencontre de personnes de plus de 75 ans du quartier. Cette opération est initiée par la ville de St Brieuc. C'est l'occasion de rencontres..

Jacqueline nous accueille avec son fils,qui séjourne chez elle de temps en temps.Elle est plutôt en forme, elle conduit toujours.Comme son fils,elle regrette l’absence de boulangerie dans le quartier, et de décoration de Noël derrière la gare.Elle trouve que le quartier a bien changé, il y a moins de commerces.Son immeuble, dans lequel il y avait des problèmes,est plus calme depuis quelque temps. Ça va plutôt bien pour elle, elle est très entourée par son fils. 
Raymonde habite une jolie petite maison en face de la résidence de Jacqueline.Elle s’occupe beaucoup de son jardin, et de ses géraniums dont elle est très fière.Forcément, l’hiver, c’est plus difficile.Son mari et sa fille sont décédés il y a une douzaine d’années,et elle ne parle plus au reste de la famille.Son chat lui tient compagnie,et une amie lui fait ses courses.Elle s’occupe en lisant un peu,mais elle ne peut pas trop marcher à cause de ses problèmes de genoux.Elle fait le tour de son jardin.Nous lui parlons des après-midi jeux,mais cela ne l’intéresse pas .Elle dit ne pas recevoir le journal du CAR… 
Nous allons ensuite chez Madeleine, que nous connaissons déjà.Elle ne change pas,elle reste assez autonome pour ses 89 ans.Elle se déplace avec son déambulateur pour aller au Spar tout proche.Quelqu’un vient lui faire ses courses une fois par semaine.Elle nous montre des photos de son arrière petite-fille d’un mois.Elle dit qu’elle ne voit pas souvent sa famille. Son fils qui est à Paris ne l’appelle pas. 
Ce n’est pas simple de trouver madame K, son nom n’est pas sur la boite aux lettres,et son numéro de téléphone est faux.Une voisine nous aide,et nous finissons par trouver la bonne porte,sur laquelle ne figure aucun nom.Nous ne verrons pas madame K, Sultan de son prénom,qui ne parle pas français,c’est sa fille qui nous reçoit sur le pas de la porte.Cette dame vit en famille,elle n’est pas isolée.Son souci ,c’est qu’elle attend sa carte d’invalidité,mais sinon,tout va bien… 
Enfin, nous allons chez Jeannine, qui nous invite à nous asseoir dans son joli petit appartement.Il appartient à son fils, il l’a rénové pour elle.La machine à coudre trône sur la table,Jeannine aime beaucoup la couture.Elle nous explique qu’elle vit seule depuis longtemps, elle a divorcé,elle s’est habituée à la solitude.Elle voit beaucoup ses petits enfants,sa petite fille déjeune avec elle tous les jours,son petit-fils est très gentil .Son fils aussi est gentil,c’est plus compliqué avec ses deux filles qui sont à Rennes,et qu’elle ne voit pas,ou peu...On sent que Jeannine a besoin de parler.Elle fréquente un peu deux voisines,mais elle dit que ce n’est pas facile de se faire des amis « on ne connaît pas les gens ».Nous lui parlons du quartier, des jeux, mais on la sent réticente.Elle répète qu’elle s’est habituée à la solitude, et que cela lui convient.Elle sort pour faire ses courses, et pour marcher un peu.
Marie Claude et Véro

Cela fait plusieurs années que j’amène les douceurs à Colette. Nous avons du plaisir à passer un moment ensemble ; cette année, elle n’est pas seule. Une de ses petites filles, en apprentissage à Ploufragan, vient passer une semaine chez elle chaque mois. Elle approche les 90 ans et a toujours bon pied, bon œil. Elle a arrêté d’utiliser sa voiture pour les grands trajets. Mais l’utilise toujours pour les courses proches en particulier le marché de Ploufragan qu’elle adore. Elle fréquente aussi les commerces du quartier. Elle ne comprend pas suppression de la navette rose.. Elle me raccompagne à la porte et me montre les décorations du hall d'entrée réalisées avec ses voisins.Nous nous sommes donnés rendez vous le 10 janvier pour les vœux du CAR.. 
Marcel est en bonne forme cette année. L'an dernier , il sortait d'une opération. Il m’accueille dans son salon avec sa compagne. Ils alternent les séjours entre St Brieuc et St Quay. Propriétaires d’un camping car, ils apprécient les voyages. Récemment ils sont allés sur la route des Abers et même au Portugal. Ils prennent leur temps. Ils sont aussi adeptes du camping sauvage. Ils ont eu l’occasion aussi de dormir sur des parkings avec des routiers dont ils aiment la compagnie. L’accès aux centres des villes est plus compliqué. Ils aiment utiliser encore les bonnes vieilles cartes routières. Ils sont clients de la crêperie Bleu Marine et attendent de découvrir la nouvelle pizzéria à emporter de l’Impasse du Pré Tizon. 
Nous nous voyons aussi chaque année avec +[Marie pour les douceurs. Mais, elle m’appelle parfois quand elle a un soucis avec son téléviseur. Elle le fait, d’ailleurs moins, car un jeune couple est venu s’installer en face de chez elle . Ils sont très gentils, dit-elle et toujours prêts à l’aider. Les journées sont un peu longues car elle a beaucoup de mal à se déplacer. Elle a la maladie de Parkinson qui lui provoque des problèmes d’équilibre. Ses enfants viennent tous les mois de Paris pour la voir et elle passera Noël avec eux.Elle a repris mon numéro de téléphone.
J'ai aussi mes habitudes avec Jean qui a fait partie des distributeurs de journaux du CAR. Les volets étaient fermés. Je lui ai téléphoné et après deux tentatives, il m'a indiqué qu'il était au Chatelet pour une remise en forme après de petits AVC. J'ai été le rencontrer sur place et l'ai trouvé ravi de son séjour. . Il aime le cadre sécurisant des lieux et la possibilité de marcher dans le parc. Nous avons échangé sur l'évolution du quartier, ses lectures. Il aimerait venir aux apéros de voisins et a peur de ne plus connaître beaucoup de gens. Il va passer Noel avec ses enfants. Ce n'est plus lui qui fait à manger maintenant. Mais il accueille ses enfants qui viennent de Rennes.
Alain

J'ai commencé par Marie Thérèse, elle était là. Très bon pied (même si dit-elle, les jambes sont usées !), bon œil. Mais pour faire les mots fléchés et lire le journal, ça ne gène pas. On a parlé de ses filles qui sont loin, la Martinique, Lille et le Pays basque, mais une habite St Brieuc. Malgré ses 91 ans... elle vit toujours seule chez elle. On a aussi évoqué ceux qui aujourd'hui refusent d'avoir des enfants, il faut dire que l'avenir est incertain. Ce qui manque aussi c'est le bus, celui qui allait au centre ville et au marché... On s'est souhaité de bonnes fêtes et à l'année prochaine !Je m'en vais voir Claude, mais c'est Mireille qui m'ouvre la porte de la résidence. Sauf que Mireille elle a oublié de renvoyer le papier et que je n'ai pas de paquet pour elle. C'est ma faute dit-elle, c'est promis, on fera plus attention l'an prochain. Avec Claude, on parle des travaux qui ont beaucoup transformé la ville et le quartier, faut dire que depuis 40 ans (ah oui, on est presque arrivés en même temps) y'a eu des changements. Sa voisine vient de décéder à 97 ans. La discussion tourne sur les problèmes de trottoirs... au niveau du pont des sourds et muet... Elle trouve aussi que la place Allende et les Champs, c'est tristounet. Le colis est apprécié, elle évoque celui de son ancien employeur (la Poste) avec du Cherry (elle aurait préféré autre chose) et du Vouvray, qu'elle me montre (ça c'est bien!). Elle parle aussi de la navette gratuite, c'était bien pour faire connaissance avec des habitués du quartier. Elle va prévenir Maria, sa voisine probablement absente, que je suis passé. 
Je suis ensuite allé voir Michèle, qui est très alerte et dynamique. Elle aussi regrette la navette et demande, comme M le Maire l'a supprimée, d'avoir plus de bancs (en particulier dans Clémenceau et Abbé Garnier) pour pouvoir se reposer... mais il faut remettre la navette. Elle demande aussi plus de miroirs d'eau. Michèle s'intéresse beaucoup aux oiseaux et elle trouve qu'il n'y a plus de fontaine en ville pour leur permettre de trouver des points d'eau. Elle trouve aussi qu'il n'y a pas beaucoup d'arbres en ville... pour les oiseaux. 
Je sonne chez George, sans réponse. Et au moment où je remonte sur mon vélo, il me hèle. Affairé a trimballer une bouteille de gaz avec un monsieur, nous nous retrouvons chez lui. Je vérifie que son vélo est bien toujours là, qu'il monte régulièrement dessus a maintenant 91 ans. Il a eu un petit AVC, et son œil droit en garde les séquelle. Il me confirme qu'il conduit toujours, je hoche un peu de la tête, ce n'est pas sérieux... pas de problème qu'il me dit,, l'ophtalmo m'a dit que l’œil gauche voit bien...Par contre il se fait maintenant livrer les repas par le CCAS. 
Deuxième tentative l'après midi pour visiter Maria. Elle est là, d'ailleurs ce matin aussi, mais il y avait la machine à laver... et Claude sa voisine l'a prévenue de mon passage. Elle a beaucoup de problème d'équilibre et limite ses sorties. Elle est tombée en posant un rideau et s'est fait très peur. Elle évoque aussi le pont des sourds et muets et les trottinettes. Il y a des problèmes d'humidité dans la résidence, mais c'est du privé et M le Maire n'y peut pas grand chose. Elle utilise un peu plus de plat cuisinés préparés qu'autrefois. Nous devisons un moment sur la préparation de la morue. Son origine portugaise lui fait parler de Bacalhau et moi je parle de brandade. On se souhaite de bonnes fêtes, à l'année prochaine « avec la grâce de Dieu » dit Maria.

Philippe

J'ai moi aussi fait ma dernière livraison hier après-midi rue Condorcet ou je n'ai pas pu voir la personne elle-même mais son mari qui, impotent n'a pas pu descendre ouvrir la porte. A sa demande j'ai déposé le sac sous le porche. Je lui ai expliqué qu'il s'agissait du cadeau de Noël de la Mairie de St Brieuc et je suis partie. 
Rue Jean MACE, c'est le fils de la dame qui m'a reçu sur le pas de la porte je lui ai expliqué la démarche de la Mairie il a apprécié m'a remercié mais je n'ai pas vu la dame. 
Rue Jules Ferry la dame m'a reçu sur le pas de la porte très contente de son cadeau. Elle vit avec son mari et en ce moment récolte les pommes du jardin. Elle m'a remercié plusieurs fois et je suis partie.
Evelyne Bo

Evelyne et moi avons rencontré Raymond. Agé de 94 ans, sa condition physique le contraint à rester chez lui à l’étage de sa maison. Il reçoit tous les jours des visites de prestataires de service et n’est donc pas isolé. Par contre il devient invisible pour ses voisins. La remise du petit colis de Noël a été pour moi l’occasion d’échanger avec lui. Nous nous connaissons depuis les années 1999-2000 car il était fidèle aux rencontres annuelles de la « pointe de la vallée », autour d’un petit repas organisé par les responsables du camping. Aussi a-t-il apprécié la photo extraite d’une de ces rencontres lors de l’apéritif traditionnellement offert par le CAR. Si ses capacités physiques sont réduites, son intellect est remarquablement intact et c’est donc bien sûr un plaisir d’échanger avec lui, sur sa famille, et sa vie professionnelle dans la région parisienne. Il attend Evelyne tous les ans et cela se comprend puisqu’elle apporte une tarte aux fruits de son jardin, que nous avons partagé et dégusté avec plaisir. Merci à Evelyne qui nous a permis de passer près de 2 heures riches d’échanges avec Raymond.
Michel et Evelyne Be