Les suites des aventures irlandaises de notre voisine Katell

La pluie s'est invitée depuis une semaine et c'est avec un bon rhume que je reprends le calame pour vous écrire. Il faut être juste, les 3 premières semaines furent ensoleillées et c'est en tee-shirt que j'ai parcouru à pied la capitale ; car Dublin se vit et se ressent en marchant. 
Des maisons géorgiennes aux portes colorées, des pubs débordants de ses habitants buvant de la Guiness et de la musique celtique jouée par enfants et adultes pour se faire un peu d'argent de poche! On se croirait dans un Fest-Noz permanent où chacun vient comme il est ! 
On est loin des boutiques guindées des Champs-Elysées, même si : Channel, Hermès, Louis Vuitton sont de la partie au détour d'une rue piétonne. Dublin est à taille humaine et vous pouvez vous rendre d'un monument à l'autre sans emprunter les transports en commun. 
Ainsi l'une de mes premières visites fut pour "Dublin Castle" : le château Dublin ; mais attention : " C'est pas Versailles, ici !". Point de ferrets de la reine et leur écrin, point de chaise percée...on ne trouve rien du faste de nos Louis ; nous visitons que des appartements d'apparats, rien d'intime... beaucoup de tableaux, peu de mobilier, et un couloir emplit des portraits de tous les présidents et présidentes d'Irlande, depuis 1922, date de l'indépendance. 
En effet, ce château est toujours le lieu de réception d'hôtes de prestige : Charles De Gaulle, le Pape François, Nelson Mandela, la Reine Elisabeth II...c'est le lieu des investitures présidentielles. 
De la même manière que dans la cathédrale saint-Patrick, juste à côté, on retrouve, une stèle à l'effigie du premier président d'Irlande, on sent que les institutions ne sont pas aussi clivées que dans notre vieille république...pas de séparation de l'église et de l'état et le spectre de la monarchie n'est jamais très loin. 
C'est la Reine Victoria qui créa il y a 400 ans l'université "Trinity Collège". Il a fallu attendre le 19ème siècle pour que les catholiques y soient admis et elle abrite de nos jours le "livre de Kell", copie datant de 800 ans, du nouveau testament. 
On y trouve également une incroyable bibliothèque dont les livres plusieurs fois centenaires sont en cours de nettoyage et de numérisation. on aperçoit, dans cette magnifique bibliothèque, la harpe, emblème de l'Irlande, la plus ancienne du pays (15 -ème siècle). 
On sent à travers l'histoire des monuments, le poids de la domination anglaise et le combat pour l'indépendance durement acquise. Ainsi, sur l'avenue principale, se trouvait un monument à la gloire de l'amiral Nelson, chef de la royal navy et vainqueur de Napoléon à Trafalgar.
 Un symbole purement anglais qui ne fut pas du goût de l'IRA, qui le dynamita dans les années 70 (on les comprends!). Nelson fut remplacé par Anna Livia, l'esprit de la rivière Leffey qui coule à Dublin et la fontaine où siégeait cette belle femme fut constamment remplie de savon ce qui lui valut le surnom de :" the floozie in the jacuzzi", la fille perdue dans le jacuzzi. La statue aux formes avantageuses fut acheminée par bateau dans un square voisin et fut remplacée par la "spire", la flèche, structure en acier oxydable d'une hauteur de 121 mètres qui n'a aucune explication connue de sa raison d'être mais qui est un sacré point de repère ! 
Si Dublin se visite à pied, l'Irlande se visite en bus à la journée par destination. J'ai ainsi pu me rendre à Galway sous la pluie et découvrir les falaises de Moher sous la brume. Très impressionnantes, elles culminent à 214 mètres sur 8 km le long de la façade atlantique. 
Ce week-end j'ai rencontré une stagiaire Erasmus qui comme moi travaille dans un charity shop. Nous sommes originaires du même village costarmoricain et c'est avec k-way et parapluie que je l'ai introduite dans la cité pluvieuse ...en dégustant ..une bonne Guinness! 
A très vite pour de nouvelles aventures irlandaises, See you soon 
Katell