Un petit bout de bois flotté (petit billet de Gérard)
Ce jeudi 29 février 2024 ( jour « supplémentaire » et particulier d’une année bissextile) c’est l’arrivée en rade de Brest du navigateur solitaire après 53 jours de mer, d’une mer dans tous ses états… Je regarde Fr3 Bretagne, avec en mémoire le souvenir de Majo et Michel Coville, les parents du navigateur et nos voisins de la rue Jean Jaurès à Robien, voisins qui de « fête des voisins » en « fête des voisins » sont devenus des amis. Ils sont partis ailleurs maintenant eux aussi dans un océan sans limites…
Leur fils marin est debout sur son bateau entre les ailes blanches et vertes de cet étrange oiseau lorsqu’il vole au-dessus de l’eau. Redevenu bateau le voici entrant au port ... Après avoir à son arrivée à Brest, salué les membres de son équipe technique, sa famille, son sponsor, il va vers le public nombreux qui l’attend, les inconditionnels, dira-t-il.
Quand on part faire le tour du monde, on emporte avec soi… et le navigateur sort alors d’une de ses poches quelque chose qu’il montre, c’est un petit bout de bois flotté, que m’a donné ma mère…
Sur le quai un autre navigateur est là, et leurs regards se croisent, en cet instant c’est la présence dans les deux hommes de l’enfant qu’ils ont été et qu’ils sont encore parfois et dont ils n’ont pas trahi les rêves… Le navigateur solitaire : C’est lui qui a mis la graine et l’autre marin s’émeut.
Plus tard le navigateur ira sur les quais rencontrer les inconditionnels comme je suis un inconditionnel envers eux puis se rendra vers l’estrade où l’attend son trophée. Mais son vrai talisman de cœur c’est le petit bout de bois flotté : Je suis lavé comme un bois flotté, rincé par la mer… Au regard de l’univers un petit bout d’homme, mais à notre échelle un grand navigateur, qui au cœur même de son expérience aventureuse de marin, sait et savoure sa place dans ce monde dont il ne s’arrête jamais de faire la connaissance.
Les mots en italiques sont de Thomas Coville que je cite de mémoire.