Talent de quartier : Caro, orthoprothésiste humanitaire.

Caro est une voisine de la rue du Pré Chesnay. Elle participe régulièrement aux apéros de voisines et voisins qui se tiennent en bas de la rue. L'occasion d'échanger. Nous avons appris que Caro était partie en mission humanitaire en Thaïlande. Elle a bien voulu nous en parler.

Quelle est ta profession? En quoi consiste ton travail quotidien?

Bonjour, Je suis Orthoprothésiste, je travaille dans une agence dans laquelle je reçois les patients sur rendez vous. Et je me déplace également toutes les semaines dans les centres de rééducation, hôpitaux et structures de soins. Mon travail consiste à l'appareillage externe du corps, sur moulage. (Prothèses de jambe , de bras. Corsets.)

Tu es partie en mission humanitaire en Thaïlande . Dans quel cadre?

Mon entreprise Eqwal a une fondation . J'ai répondu à une annonce pour cette mission humanitaire. Qui était proposée pour les Orthoprothésistes du groupe en Europe. J'ai été sélectionnée avec 3 autres prothésistes anglais. C'est la 3eme mission en partenariat avec une association de Myanmar. Pour l'appareillage d'amputés (civils, mine antipersonnel. Ou Militaire, au combat) et la formation de personnel qui retourne en Birmanie pour appareiller les nombreux amputés suite au conflit sur place

Quelle était votre mission?

Nous avions 12 stagiaires de Myanmar. L'association leur a fait passer la frontière (illégalement)pour le temps de la mission. Nous étions hébergés dans un camp de réfugiés à plus ou moins long terme, dans un village a 30 minutes de voiture de Mae Hong Son, tout au nord de la Thaïlande.Et nous avons rencontrés 17 patients . Qui avaient également passé la frontière pour l'occasion, ou qui vivaient déjà dans le camp thaïlandais.Nous devions mettre en place des prothèses, tout en formant les stagiaires.

Comment cela s'est il passé?

C'était extraordinaire. Mais nous avons fait face à de nombreux défis logistiques ! Pas de courant triphasé pour brancher nos outils de fabrication. Travail sous la Canicule, plus de 42 degrés. Encerclés de feux de forêts à cette époque, dans une atmosphère très enfumée. Nous avons installé un deuxième atelier dans un monastère à proximité qui nous a accueilli. Nous avons fait cours théoriques puis mise en pratique . Tous les stagiaires étaient extrêmement motivés et doués.

Que retiens tu cette mission?

Le partage avec tous les participants à cette mission. La joie de vivre de ces accidentés de la vie. Une belle leçon de résilience.

As tu créé des liens là bas?

Des liens très forts avec mes collègues anglais. Sans cette entente nous n'aurions pas pu surmonter toutes les épreuves logistiques. Par contre, nous avons seulement Pu garder un lien avec nos deux interprètes, qui eux vivent en Thaïlande. Via la messagerie Signal, qui est très protégée. Nous Continuons à échanger avec les stagiaires grâce à eux. Pour répondre à leurs questions sur l'appareillage. Tous les autres birmans sont rentrés à Karenni, dans une province qui serait en train d'être libérée de l'occupation militaire. Ils sont repartis se battre. Et le réseau n'est pas optimal. Nous recevons très peu de nouvelles. De plus il est difficile de connaître leur situation via les informations internationales malheureusement.