Aujourd’hui, vendredi 25 mars, il pleut. (Gérard)
Un dicton me revient :
« Jamais pluie de printemps
N’a passé pour mauvais temps »
Le jardin est à la fête et fait le gros dos sous l’averse… les chats des voisins qui prennent leurs quartiers dans le jardin sont absents pour cause de forte pluie… Et puis voici un message d’Alain :
Gérard
Il n'y a pas eu de petits billets depuis longtemps.
Ben oui, je sais bien, mais autant il pleut dehors autant je suis « à sec ! »
Rien ne me vient… Il est drôle Alain ! Quand ça veut pas, ça veut pas !
Samedi 26 mars, nuageux… Très nuageux. Et je suis encore à sec !
J’aimerai bien écrire un truc bucolique genre « Bal du Printemps » mais c’est déjà fait, par le grand Jacques Prévert, alors, autant me taire et patienter…Alain, bon j’essaie de t’en faire un de p’tit billet, mais y a des jours où l’on a beau se creuser le terreau, rien ne vient… En attendant je vais aller faire un tour dans les rues voisines.
Les grands murs bariolés du boulevard se sont comme évaporés, la pluie ne les a pas délavés, ni décolorés, non, ils ont été démolis, pour céder la place à un hôtel. Des gens plus loin passent masqués, mais ils ne vont pas au bal, ils se protègent d’autre chose que de la pluie… Il pleut encore sur le quartier, Robien est tout mouillé, Robien s’ébroue… Et il faut que j’envoie un p’tit billet bucolique à Alain !
Puis retour au jardin.
Un merle campe là, beau siffleur, père siffleur, ne tirons pas sur lui, sur cet oiseau moqueur (tiens ça me rappelle un livre que j’avais beaucoup aimé)… Des mésanges passent en un coup d’ailes, vives flammes bleues et noires, elles nous sont fidèles… Un rouge-gorge sur le mur se rengorge en surveillant son territoire d’élection, des pies parfois sèment la zizanie, il y a aussi un couple de tourterelles grises, une poignée de moineaux, et même deux-trois corbeaux qui viennent piller les graines des boules de graisse pendues aux branches. Des insectes de passage élisent domicile dans les tulipes, les renoncules, l’herbe pousse : il va falloir tondre…
Le grand bal du printemps fait danser le jardin dans la lumière mouillée de mars, les giboulées se suivent rivalisant entre elles de force, droites, obliques, diagonales, zébrantes.
Je reste à la fenêtre, à contempler les efforts puissants du règne végétal, à écouter le chant mouillé et limpide des oiseaux… Je tire ma révérence à la saison nouvelle. Et je vous fiche mon p’tit billet qu’il fera beau bientôt !