Olivier Sola invité d'honneur de Clin d'oeil, biennale de la photographie

Olivier Sola est invité d'honneur de « Clin d'oeil », la biennale de la photographie. Il a passé une partie de son enfance et son adolescence à St Brieuc. Il répond à nos questions.

Quels souvenirs gardes tu de Robien où tu a passé une partie de ton enfance?

J'ai de très bons souvenirs de Robien. J'en garde l'image d'un endroit paisible avec une vraie vie de quartier animée par ses commerçants et ses associations. Je pense notamment à la rue Aristide Briand avec la Crêperie Bleu Marine fondée par Marie-Claude à la suite de celle de Mme Belœil, à son voisin coiffeur anciennement Mr Gaillard également sculpteur à ses heures perdues, à l'association sportive La Vaillante qui organisait des colonies de vacances à Fouessant auxquelles j'ai participé plusieurs fois étant enfant. Avec le temps beaucoup de choses ont changées mais je perçois toujours cette animation et cette ambiance la fois simple, paisible et vivante quand j'y retourne.

Comment es tu devenu photographe ?

Le premier vrai contact que j'ai eu avec la photographie a été lors de mon stage de perfectionnement pour le bafa lorsque je devais avoir 17 ou 18 ans. C'est à ce moment là, après une initiation d'une semaine à la photographie argentique, que j'ai commencé à m'y intéresser et à expérimenter cette discipline. Par la suite j'ai continué à la pratiquer, en parallèle de mes études, et à diversifier mes expérimentations. C'est au fur et à mesure de ces expérimentations que je me suis rendu compte que dans le champs très large de la photographie c'était plutôt le domaine artistique qui m'intéressait . Ce n'est ensuite que quelques années plus tard que j'ai décidé de prendre un peu plus au sérieux ma production et d'essayer de passer du niveau amateur à celui de professionnel. À partir de ce moment, sachant que le milieu de la photographie en général et celui de l'art en particulier étaient très difficiles et compétitifs, je me suis dis qu'il valait mieux avoir de bonnes cartes en main pour débuter. Je me suis donc dirigé vers l'ENSP d'Arles car cette école avait une très bonne réputation, et des atouts qui me paraissaient essentiels : un petit nombre d'étudiants par promo, de très bon artistes-enseignants, d'excellents techniciens et du matériel de pointe. Ca a effectivement été un environnement très riche et stimulant dans lequel j'ai pu commencer à poser les fondations de ma démarche plastique, apprendre à la faire évoluer et également apprendre à la défendre. C'est donc comme cela que je suis devenu photographe même si à l'heure actuelle je me considère plus comme un artiste utilisant la photographie que comme un photographe au sens strict du terme.

Comment caractériser ton univers artistique?

Pour le moment mon travail de recherche est dirigé d'une part sur le médium photographique lui même et certaines de ses spécificités et d'autre part sur la perception que nous pouvons avoir du monde qui nous entoure et des objets qui le constituent. La spécificité principale qui m'occupe actuellement est la planéité du support photographique. Les images que nous produisons sont toujours matérialisées sur un support en deux dimensions (écran, papier, etc ...) j'essaye donc de faire de cette caractéristique, à laquelle nous ne pouvons échapper, la colonne vertébrale de mon travail. J'essaye également, en tenant compte de cette spécificité, de modifier la perception que l'on peut avoir des objets que je photographie. De faire en sorte qu'une fois photographié ils apparaissent sous un jour nouveau ou en tout cas différent de ce que l'on pourrait attendre d'eux. Dans cette recherche je me réfère beaucoup aux travaux d'un certain nombre d'artistes, de philosophe, de théoriciens dont les plus importants sont par exemple : Philippe Gronon, Patrick Tosani, Wolfgang Tillmans pour la photographie; Ludwig Wittgenstein et Jean Paul Sartre pour la philosophie; Clement Greenberg, Rosalind Krauss et Éric de Chassey pour la théorie.

Invité d'honneur de la Biennale. Quelles impressions?

J'en suis évidemment très honoré. C'est toujours un plaisir et un encouragement de voir son travail suffisamment reconnu et apprécié pour être exposé. Je suis d'autant plus heureux de faire parti de cet événement en particulier qu'il a lieu dans la ville et dans le quartier dans lequel j'ai grandi. Je suis donc très content de participer activement, le temps de la biennale, à leur vie culturelle. J'attends également avec impatience cet événement car il sera l'occasion de rencontres et d'échanges avec le public et les organisateurs ce qui ne peut être que bénéfique pour l'avancement et l'évolution de mon travail.

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