Les bénévoles du CAR ont été à la rencontre des ainé.e.s du quartier

Pour la quatrième année consécutive, les bénévoles du CAR ont été, sur proposition de la ville de St Brieuc, apporter des douceurs aux personnes âgées de plus de 85 ans du quartier.
Des liens se sont créés avec plusieurs personnes, des échanges de service ont pu se mettre en place.
Les bénévoles du CAR ont bien voulu relater leurs rencontres :

Philippe :

Ce lundi en début d'après midi il fait un peu soleil et je n'ai rien de prévu, alors, sieste terminée je me dis que je peux commencer ma tournée.
C'est J qui sera la première. Je sonne, elle ouvre, elle est en peignoir, mince je lui dis « je te coupe la sieste ? » « non, je triais des papiers et j'ai oublié de déjeuner...». On se connait bien. On s'installe dans la cuisine pour bavarder. Elle est pleine d'énergie mais elle se déplace difficilement, la pharmacie à 300m, elle y va en auto... Et manque de bol, dernièrement elle a eu un accrochage aux stops bd Hoche/rue Vauban et elle va devoir remplacer sa vieille voiture. Je saisis l'occasion « ma maman, 90ans aussi, vient de décider d'arrêter de conduire...». Je vous passe les échanges sur dépendance, autonomie, risques, liberté, estime de soi, coût... J'évoque les bus, la navette (les arrêts sont trop loin) et le Mobitub (il faut que je me renseigne). Je vous passe aussi l'échange sur... « il n'y a plus que des magasins vides en ville ! ».
M T n'est pas là. M non plus. Maria est aussi en peignoir. Ça va bien, mais elle semble moins vigoureuse que son mari. Notre échange dans l’entrebâillement de la porte est bref. Elle apprécie bien la Navette gratuite.
C ne réponds pas à la sonnerie de l'interphone, je vais donc poursuivre ma tournée quand au loin, de sous le pont des Sourds et Muets, une dame me pointe du doigt... « c'est moi que vous venez voir... je vous reconnais ! ». Gagné, c'est C. En pleine forme, elle marche beaucoup, faut s'entretenir et ne pas se laisser aller. Nous nous entretiendrons un bon moment sur l'évolution du quartier, les moyens de déplacement, les boutiques...
G aussi est en peignoir quand il m'ouvre. Il est un peu moins alerte que l'an dernier. Comme d'autres, il évoque la difficulté de la solitude. Il conduit encore, pour aller à St René chercher ses plats préparés, une viande en sauce qui est incomparable avec de beaux morceaux de viande. J'ose la question de l'abandon du volant, je parle de la navette, des bus, du Mobitub... On va jeter un coup d’œil à son vélo sur home-trainer, un superbe Seb Hinault en carbone. Il fait quelques tours de pédale pour me montrer les chiffres du compteur. Au pied de la roue arrière il y a aussi deux haltères... « Faut s'entretenir ». Il hésite puis renonce à sortir ses médailles et coupes... il a roulé avec Bernard (LE Bernard). Une question le tourmente, comment obtenir la livraison des repas par la mairie ? Comment se fait le paiement, par chèque ? Comment sont composés les menus ? Est-il possible de déposer dans un petit meuble sur le palier ? Que se passe t-il quand il est absent de son domicile ? Voilà des questions bien pratiques auxquelles il faudra répondre.
La nuit tombe, je termine cette après midi avec M (une deuxième!). On s'était déjà vus l'an dernier, café, petits gâteaux, on s'installe dans le salon, ce qui provoque la fuite du chat. Ce sera le premier sujet de causette. Puis on en viendra aux douleurs et maladies diverses. Elle ne veut pas d'acharnement et se retrouver comme ceux qu'elle voit quand elle fait du bénévolat à l'EPHAD du Cèdre... La navette gratuite c'est parfait. Ce qui n'est pas le cas du trafic automobile sur le boulevard et des scooters qui font de la roue arrière en pétaradant... On termine pas un petit tour gastronomique, ne ratez pas les gnocchis de Stella Maris, son ascendance italienne remonte à la surface !

Evelyne


Chez R, je suis reçue sur le pas de la porte. Je suis reçue sur le pas de la porte . Madame est contente de la surprise et surtout du paquet "très joli". Elle aime beaucoup son quartier "presque" à la campagne et "tout près" de la ville. Surtout avec "la navette", c'est épatant!


E apprécie beaucoup le "geste" de la Mairie. Elle me parle surtout du voisinage pas très gentil, de sa santé et surtout de son actuel handicap qui l’oblige à se déplacer avec deux cannes. Elle vit dans un tout petit appartement qu'elle ne chauffe pas, par choix (m'a t'elle dit). Elle me fait visiter toute la maison dont elle n'occupe qu'une partie dub rez de chaussée. Le jour a baissé, je propose de l'aider à fermer les volets de la maison. Elle apprécie. E se "barricade" tous les soirs. Elle redoute les cambriolages? On se quitte trois quart d'heures plus tard, elle a apprécié la visite et le cadeau.

Jean-Alain

Je joins Y dans l'après-midi, Il ne peut me recevoir et me propose de passer chez lui dans la soirée. La nuit tombe, je me présente à sa porte. Je sonne et je me dépêche d'entrer dans le long couloir qui mène jusqu'aux jardins. La porte claque derrière moi sous les assauts du vent. Il vient à ma rencontre dans son jardin ou plutôt ses deux jardins blottis au milieu des maisons et des immeubles voisins. C'est un écrin de verdures, on se croirait à la campagne. Il me fait rentrer rapidement et me propose un thé, des gâteaux et un échantillon du cadeau de la mairie.
Pas mal ! Remis d'une longue hospitalisation, amaigrit, mais alerte, Y me raconte ses péripéties hospitalières, la longue absence de son épouse  et digresse en évoquant ses origines Léonardes, sa vocation religieuse contrariée, puis sa vie d'expatriation... C'était passionnant ! Mais le sentant fatigué, je lui propose d'écourter notre discussion. Nous nous quittons, il m'avoue avoir eu une journée très chargée, réunions et un cours de danse bretonne l'après-midi, ça fait beaucoup ! Le retour par la côte en vélo était bien pénible sous les assauts du vent. Son coeur lui intime avec délicatesse de mesurer ses efforts. Je suis impressionné par son rythme et sa prestance, alors qu'il se remet à peine de cette longue hospitalisation. En revanche, nous n'avons pas évoqué les difficultés de son quotidien. Il est encore très autonome et circule en vélo !

Marie-Claude et Anaïg

Il est 16 heures ce vendredi, quand nous commençons notre tournée.Notre première visite est pour M-T, dite Marie-Lou.Ce surnom peut surprendre,c’est son frère qui le lui a donné , en voyant un bateau nommé ainsi, et ça lui est resté.
M-T est ravie de nous accueillir, elle nous fait visiter le rez de chaussée de sa maison,qu’elle rénove pour y accueillir ses filles.Puis nous sommes invitées à l’étage pour boire un thé.Nous passons un bon moment à bavarder,notre hôte est enchantée de recevoir des voisines,on se connaît de vue, on se dit bonjour, mais on ne s’est jamais vraiment parlé. Marie Lou vient de la Meuse .Elle est habite définitivement à Saint Brieuc depuis quelques années .Elle nous raconte sa vie professionnelle,elle a dirigé une école ménagère qui est devenue un LEP,elle a beaucoup aimé cette vie.Elle nous montre la photo de ses trois filles qui vivent dans la région angevine, à Bordeaux et à Grenoble.Elle s’occupe de la SCI (sans ordinateur!) qu’elles ont créée ensemble pour gérer les travaux de la maison.D’ailleurs, elle reçoit un appel d’un artisan pendant notre visite.Elle va au marché à pied, elle connaît bien ses voisins les plus proches, tout va bien pour elle.Elle a fait une chute en montant sur une chaise pour attraper une théière...On ne l’y reprendra plus...Marilou cherche des gens pour jouer à la belote,on va voir ce qu’on peut faire.
Nous passons donc un moment très agréable,mais nous avons d’autres visites, nous prenons donc congé , nous nous reverrons, c’est certain.
Ensuite, nous allons chez M,que nous avons déjà rencontrée l’année dernière.Comme l’an passé ,nous sommes accueillies par un petit chien qui manifeste très bruyamment son enthousiasme (?) , il est difficile de se parler avec M.Le chien finit par s’habituer à notre présence, on peut enfin s’entendre.M est devant sa télé, dans le noir, elle n’allumera pas, même quand elle essaiera de lire les étiquettes des douceurs « Ils ne se sont pas foulés, la mairie ! ».Elle est en fauteuil,elle a fait encore un AVC,elle de nombreux problèmes de santé.Elle nous dit qu’elle ne sort jamais, qu’elle ne voit pas grand monde.Comme la dernière fois,elle précise quand même que son gendre vient déjeuner avec elle tous les midis, mais il ne reste pas longtemps, il est très pris, il fait beaucoup de bénévolat.Nous avons vraiment une impression de déjà vu avec cette visite, rien ne semble avoir beaucoup changé depuis la dernière fois. L’année dernière, elle nous a reçues dans l’entrée, (elle avait quitté le fauteuil du salon pour se glisser dans son fauteuil roulant) et semblait plus souriante dans nos souvenirs. La discussion avait été plus longue.
Dans l’immeuble tout proche,habitent A et son mari, dans un grand appartement très agréable.Une aide à domicile est présente lors de notre visite, elle est là pour le mari.A nous propose un café et nous invite à nous asseoir, elle semble contente de bavarder avec nous.Elle n’a pas l’air en grande forme, elle ne marche plus, elle dit qu’elle perd un peu la mémoire, mais elle ne se plaint pas « ça va bien dans l’ensemble »
Elle est entourée, son mari semble très gentil, ils ont deux enfants , la fille est à Saint-Brieuc,le fils à Hénon. Ils vont passer Noël en famille.Ils ont deux aides par jour,une pour A, l’autre pour son mari.D’ailleurs, celle qui était là nous dit qu’elle allait voir M, et qu’elle la faisait sortir tous les jours.Elle nous dit aussi que M reçoit régulièrement ses nièces... 
Nous terminons notre tournée par M, qui vit dans un petit appartement rue Jules Ferry.Nous l’avons déjà vue l’an dernier, mais elle ne s’en souvient pas, elle se rappelle d’un monsieur. M est très seule, elle ne voit pas ses voisins « ils travaillent ».Pourtant, un monsieur que nous avons vu dans le hall semblait la connaître.Elle a un fils, qui habite la région parisienne, mais elle ne le voit pas souvent,il ne viendra pas pour les fêtes. Il ne lui téléphone pas souvent.Et elle ne peut pas aller chez, lui, elle n’est pas capable de prendre le train.Elle ne peut pas non plus prendre le bus, elle a des problèmes d’équilibre.Elle va de temps en temps à la gare avec son déambulateur, pour voir du monde.Nous lui parlons de Bojangles, qui est tout près,mais elle n’ose pas y aller, elle est timide.Une fois par semaine, une personne de l’ADMR l’amène ses courses, on a l’impression que c’est un peu sa seule sortie…Elle nous dit que c’est difficile de circuler en déambulateur dans la rue
Une semaine plus tard,nous partons dans le froid pour rencontrer M-T,qui vit dans une maison retirée de la rue Jules Ferry.Personne ne répond à notre coup de sonnette,j’appelle donc au téléphone, MT nous dit qu’elle est dans son jardin,elle arrive. Dans son jardin par ce froid, nous en déduisons qu’elle est en forme!Effectivement ,c’est une dame alerte qui nous ouvre, toute souriante,visiblement ravie de notre visite.Elle nous invite à nous asseoir, et nous papotons très agréablement, avec l’impression de nous connaître, tant le contact est facile.Elle nous fait visiter son jardin, très grand,c’est son fils qui s’en occupait, mais elle prend un jardinier maintenant, car son fils doit entretenir son propre jardin .Son mari est mort dans ce jardin, d’une crise cardiaque ,dans ses bras.Cela a été dur...Elle nous parle de ses deux fils, qu’elle voit souvent, de ses cinq petits-enfants et de ses sept arrière petits-enfants ! Elle va accueillir l’un d’eux, qui a onze ans, quelques jours la semaine prochaine, et elle s’en réjouit.Elle dit que sa famille est très gentille avec elle.Elle les reçoit (« mais nous ne serons que dix ») pour Noël, elle va faire des coquilles saint jacques « c’est facile » et pour le reste, elle réfléchit.Elle conduit encore, pour faire ses courses, et pour aller à la plage l’été. Elle nous offre des noix et des pommes,nous repartons les mains pleines, en espérant vraiment revenir l’année prochaine (pas seulement pour les fruits…)
Enfin,nous sonnons chez C,à trois maisons de chez M -T (qui ne la connaît pas).C’est son mari qui ouvre la porte du garage, mais il ne sort pas ,il semble ne pas très bien comprendre qui nous sommes, il appelle sa femme.C, très coquette, elle nous parle par dessus le portail, nous ne sommes pas invitées à entrer.La conversation est brève, elle semble en forme, plus que son mari qui manque de lien social dit-elle. Elle voudrait qu’il marche davantage, mais tout seul, ce n’est pas facile.Je lui parle de notre petit groupe de marche, elle a l’air intéressée… A voir si son mari le sera aussi.Elle nous dit qu’elle sort, mais que le centre ville est moche. Tout le monde est dehors, il fait froid,l’entretien ne se prolonge pas.

Marie Hélène


J'ai été très bien reçue. 
C'est avec Y que j'ai passé le moins de temps. Elle est en meilleure santé cette année, bien qu'elle vienne de se faire opérer du canal carpien. Des aides à domicile viennent 2 fois la semaine et une infirmière passe régulièrement.Elle est autonome et apprécie la navette. Elle ne semble pas souffrir de solitude.
Ju voit très peu, et a des difficultés de déplacement (utilisation d'un déambulateur obligatoire). Elle va dans son jardin quand le temps le permet. Elle a évoqué sa vie d'enfant dans la campagne normande,proche de la chapelle St Eloi dont elle a un tableau. Nous avons fredonné la chanson... Puis elle a raconté sa vie de femme mariée et de mère. Ce ne fut pas toujours très facile. Elle a peu de visites. Des aides à domicile viennent 3 fois la semaine.
Ja vit en appartement et s'y sent bien. Elle est très alerte. La DMLA l'ennuie, cependant elle va aux rencontres de l'ORB à la salle de Robien et joue à la belote. Elle se sent seule, ses enfants et sa famille n'étant pas dans la proximité. Elle aussi m'a raconté son parcours de vie, enfance, vie de couple et enfants. Pour Noël, elle sera en famille. Elle a décoré sa maison. Elle m'a raccompagné jusqu'au portail.
Ja et M vont aussi bien que possible avec leurs coeurs fatigués. De leurs fenêtres, ils ont suivi la construction des logements rue Jules Ferry. Ils n'ont pas été trop dérangés. Je les vois de temps en temps. Ils restent actifs, Madame fait de la couture, son métier de formation, très précisément, culottière. Monsieur entretien son jardin et ses extérieurs ainsi que l'intérieur. La déco de Noël est mise en place. Pour les fêtes, ils ne seront pas seuls.

Annick


COUP DOUBLE : 
j´arrive d´abord chez C qui me propose de récupérer aussi le colis de B son voisin du 4e parti faire des courses à la boulangerie.
C est encore dynamique malgré 2 Avc. Sa sœur de Frehel vient tous les mardis pour l´aider à faire ses courses et fait encore du bénévolat auprès des personnes âgées. Je quitte C et je sonne chez B qui vient rentrer. Je prends le temps de faire connaissance. Lui et son épouse aiment leur quartier. Puis on sonne à la porte et c´est C qui arrive lui apporter le colis que j'ai laissé quelques minutes auparavant.... on reprend ensemble la discussion et ils m´expliquent qu´ils ont acheté ensemble un sapin et ont décoré le hall de l´immeuble. Ambiance de fête appréciée par les locataires en cette fin d'année ! Je croise une voisine qui trouve ça très chouette... Je retourne voir le sapin illuminé en soirée :

Catherine

Très bon accueil, des gens très sympathiques.
Mme C et Mme M étaient particulièrement contentes

Alain

Un rendez-vous que j'attends avec plaisir, maintenant chaque année.
M habite très près de chez moi et n'hésite plus maintenant à faire appel à moi quand son téléphone portable ou son téléviseur dysfonctionne. Elle a peu de temps ce matin mais est très contente du petit paquet.
Je retrouve C, aussi avec beaucoup de plaisir. Elle aime beaucoup sa résidence où les voisins appellent par leur prénom, où l'on s'invite pour déjeuner, ou aller faire une petite balade.
Les voisins ont installé un petit sapin à l’entrée de l'immeuble.
Nous avons le même médecin dans le quartier et l'apprécie beaucoup. Elle s'inquiète un peu du jour où elle devra en trouver un autre quand il va partir en retraite.
Ses enfants n'habitent pas loin et sont très présents auprès d'elles mais elle a sa vie.Nous discutons de sa vie d'avant autour d'un petit café.
B m'invite aussi à boire un café. B a toujours été très actif. Il adore jardiner. Cette année, c'est un peu compliqué avec le temps. C'est la pause hivernale. Il maintient une activité physique en allant faire des courses à pied. Il n'utilise plus sa voiture qu'en ville pour aller à son jardin. Nous parlons de la navette rose qui permet d'aller facilement dans le centre ville et qu'il ne connait pas.
Il va passer Noel avec sa famille.Nous nous voyons  souvent.
M n'était pas revenu de l’hôpital quand j'ai voulu aller le voir pour la première fois. Il s'est blessé en tombant et a du être opéré. Il est encore un peu choqué par cet accident. Dynamique, il souffre de ne pas pouvoir continuer à faire ce qu'il aime se promener avec sa compagne. Il me pose des questions sur la vie du quartier qu'il connait bien. S'inquiète pour la santé du Maire de St Brieuc suite à l'agression. Il attend avec impatience de pouvoir retrouver une vie normale et se félicite d'avoir acheté, il y a longtemps, une maison de plein pied où il peut vivre au rez de chaussée.

De belles rencontres, des liens qui se créent. Merci beaucoup à toutes celles et tous ceux qui nous ont reçu si gentiment. Merci à la Mairie de St Brieuc d'avoir initié ces distributions.