Une année de vie au Rucher du Tertre Marie Dondaine

Le Rucher du Tertre est né grâce à un projet financé par la ville de Saint-Brieuc en participation citoyenne. Il s’est naturellement intégré aux activités déjà en place sur le Tertre Marie Dondaine. Après trois ans de fonctionnement, il nous a semblé important de faire un bilan de l’année écoulée.

Mathieu, référent du petit groupe d'apicultrices et apiculteurs amateurs a bien voulu répondre à quelques questions.

Peux tu nous résumer la vie d'une année pour le rucher?

Les ruches et les apicultrices et apiculteurs vivent au rythme des saisons.

Tout commence entre avril et mai, quand la température dépasse les 15°C. Il faut préparer les cadres en installant des feuilles de cire, s’assurer que les colonies sont en bonne santé et anticiper l’arrivée des premières floraisons en surveillant les réserves de nourriture.

Quand le beau temps arrive, il est essentiel de :

  • Vérifier l’état des colonies : présence d’une reine, quantité de couvain, force des abeilles. 
  • Observer si certaines ruches doivent être divisées pour éviter l’essaimage naturel. 
  • Nourrir en cas de besoin, notamment pour les jeunes colonies ou en période de disette. 
  • Ouvrir les ruches chaque semaine pour contrôler la présence du varroa (un parasite qui affaiblit les abeilles) et prévenir tout essaimage.

En fin d’été, la pression des frelons asiatiques devient critique. En 2024, notamment entre fin août et septembre, toutes les ruches ont été sous tension : arrêt de la ponte, stress important, manque de ressources.
L’automne marque la préparation à l’hivernage. Il faut s’assurer que les colonies ont assez de réserves pour passer l’hiver, traiter contre le varroa et réduire les entrées des ruches pour limiter les intrusions.
L’hiver, les abeilles forment une grappe pour conserver la chaleur. Elles consomment leurs réserves et sortent uniquement lors des redoux. Les interventions sont limitées à la surveillance extérieure.

Les pièges sont-ils efficaces?

Les pièges fabriqués lors d’un atelier collectif à la Maison de quartier ont permis de capturer de nombreux frelons asiatiques. Mais leur nombre reste très élevé…

En 2025, nous allons tester de nouvelles solutions en complément des dispositifs existants :

  • Des pièges plus sélectifs pour éviter d’attraper d’autres insectes. 
  • Des muselières à l’entrée des ruches pour limiter les attaques directes. 
  • L’achat d’une harpe électrique, un système qui électrocute les frelons en vol. 
  • Des sorties plus sécurisées pour les abeilles afin de leur permettre de s’échapper plus facilement.

Que peut-on faire dans nos jardins pour aider le rucher et les abeilles?

  • Planter des fleurs mellifères tout au long de l’année comme romarin, lavande, trèfle, phacélie, bourrache…
  • Bannir les pesticides et privilégier des traitements naturels au jardin.
  • Installer des abreuvoirs pour les abeilles en mettant de l’eau avec des petites pierres pour qu’elles puissent se poser.
  • Piéger les frelons au bon moment : en février-mars pour attraper les fondatrices avant qu’elles ne créent de nouvelles colonies.

Chaque petit geste compte pour protéger les abeilles et favoriser la biodiversité !