Lucienne nous propose quelques histoires de Nasreddine

Nasreddine, (très fou ou grand sage ?)  est un personnage célèbre en Turquie, en Iran, au Pakistan … Il est connu aussi sous le nom de Dheha, Jiha, Goha, Ch’ha dans d’autres pays du monde arabe. Il peut être drôle, grave, sérieux, souvent absurde, mais derrière ces histoires se cache une vérité toute simple. (que chacun peut interpréter ….à sa manière…)

Le partage
Un jour, la femme de Nasreddine lui dit
Dans notre village, la moitié des gens est très riche, alors que l’autre moitié n’a pas de quoi manger.
Toi qui es respecté de tous, essaie de les convaincre de partager leur richesse.
- Tu as absolument raison, j’y vais de ce pas.
Nasreddine rentre le soir, épuisé.
- Alors ? demande sa femme
- Alors ! …. J’ai réussi à convaincre les pauvres.

La guerre
Un jour on déclare la guerre.
Tous les hommes sont mobilisés, même le fou sage Nasreddine. Tandis qu’ils marchent vers la frontière, un des soldats dit à Nasreddine.
- Comment tu peux aller à la guerre avec un arc sans flèches ? Nasreddine répond :
- Je n’en ai pas besoin, je ramasserai les flèches que les ennemis vont tirer sur nous.
- Mais comment tu vas faire s’ils n’en lancent pas ?
- Eh bien c’est simple, il n’y aura pas de guerre !

L’avare
Nasreddine se promène au bord de la rivière.
Soudain, il entend de grands cris.
Il s’approche et voit un ses voisins qui se débat dans l’eau pour ne pas se noyer et d’autres voisins qui tous, lui tendent la main du bord de la rive en lui criant :
- Donne ta main ! Donne ta main ! Mais l’autre continue à s’agiter désespérément dans la rivière.
Nasreddine connaît bien l’avarice de son voisin.
Il s’approche du bord de l’eau et il lui dit :
- Prends ma main
C’est ainsi que l’avare fut sauvé.

Une autre histoire d’avare.
Deux amis commerçants rentrent d’un long voyage d’affaires où ils ont gagné beaucoup d’argent.
Ils s’apprêtent à se quitter quand il y en a un qui se fait piquer par un serpent.
Avant de mourir le blessé dit à son ami :
- Donne à ma femme ce que tu veux de l’argent que nous avons gagné ensemble et garde le reste.
Arrivé en ville l’ami annonce la triste nouvelle à l’épouse et selon les volontés du mari, il donne 1000 dinars à l’épouse et en garde 100000 pour lui .
La femme va porter plainte auprès de Nasreddine qui était juge à cette époque-là.
Nasreddine convoque le marchand :
Pourquoi tu n’as donné que 1000 dinars à cette femme .
- Mais j’ai appliqué à la lettre les dernières volontés de son mari ! - Oui oui, bien sûr , mais tu as compris à l’envers. Il t’a dit de donner ce que tu voulais et toi tu voulais 100 000 dinars c’est donc cette somme que tu dois donner à la femme de ton ami !

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